Nouveau Mur des lamentations (I)

emmures-vivants.1229016668.jpgNATIONS UNIES – Ces jours-ci, se tient à l’ONU une exposition de photographies intitulée « Les Palestiniens, 60 ans de lutte et d’espoir« . Les clichés sont l’oeuvre d’une Française, Anne Paq (www.annepaq.com), ainsi que d’un collectif de photographes palestiniens de Béthléem (www.imagesforlifeonline.com). On y voit en particulier cette haute muraille érigée par Israël pour se protéger des terroristes, un mur plus haut que celui de Berlin. Qui aurait cru qu’après avoir réussi à abattre le bien nommé « mur de la honte », les Occidentaux ou leurs alliés en érigeraient d’autres à leur tour ? En Israël-Palestine, à la frontière américano-mexicaine, autour des enclaves espagnoles du Maroc, qui aurait cru que la honte passerait elle aussi à l’Ouest ?

Lors du vernissage, la semaine dernière, en marge de la « Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien », célébrée chaque 29 novembre par l’ONU, Anne Paq me disait sa conviction que ce mur-là tomberait lui aussi. Sans doute, mais de notre vivant, je ne serais pas prêt à le parier. Les murailles de Chine et autres lignes Maginot ont toujours fini par être contournées à défaut d’être prises d’assaut. C’est curieux comme les hommes ne semblent pas tirer de leçons de l’Histoire. C’est sans doute parce que c’est toujours celle des autres. 

4 commentaires sur “Nouveau Mur des lamentations (I)

  1. « C’est curieux comme les hommes ne semblent pas tirer de leçons de l’Histoire. C’est sans doute parce que c’est toujours celle des autres.  »

    Confondant de pertinence…
    A se demander, même, quelle peut être la part de l’identification à l’agresseur dans la réaction de certains peuples. Il y a certainement quelque chose à rechercher du côté de la fascination des « victimes » pour leurs anciens bourreaux.
    J’ai d’ailleurs toujours été étonnée par ces juifs communistes d’après-guerre, militant convaincus d’oeuvrer pour l’égalité des peulples tout en adorant les nouveaux tyrans, dans le déni de leur folie destructrice.

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  2. En effet. Quand on voit les exactions de l’armée israélienne actuellement, ou quand on se remémore celles de l’armée française, à Sétif en Algérie par exemple, le jour même de la victoire sur le nazisme, on pense à ces parents violents qui font subir à leurs enfants ce qu’ils ont subi eux-mêmes dans leur jeune âge. Ce parallèle s’applique d’ailleurs encore plus parfaitement à l’armée algérienne dans sa lutte sans merci contre les islamistes radicaux inspirée parfois des méthodes de l’ancien colonisateur français.

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  3. Sans vouloir entamer une polémique, il me semble que les autorités algériennes ainsi que les anciens colonisés en général, n’ont pas attendu l’influence des colonisateurs français pour appliquer certaines méthodes, universelles au demeurant, car communes à tous les addicts du pouvoir. Il suffit de se pencher un peu sur l’histoire du Maghreb précolonial pour en être convaincu.

    Nous cédons peut-être trop souvent à la tentation de prêter un angélisme originel aux victimes de l’Histoire, angélisme susceptible de justifier, voire exorciser toutes leurs exactions ultérieures… Et ce nouveau mur des lamentations en est certainement un exemple.

    Tout comme je garde un souvenir d’effroi à la vision d’un reportage télé dans lequel on voyait une mère palestinienne, dans un camp de réfugiés assiégé, exhorter le seul fils qui lui restait à aller au devant de l’ennemi, tout en sachant qu’il n’en reviendrait pas, mais fière ensuite d’exhiber sa photo à côté de celles de ses autres martyrs, assis à présent à la droite de Dieu.
    A trop adorer les anges, certaines mères sont devenues folles, d’un côté comme de l’autre…

    Merci pour cette occasion d’échanger.
    Amicalement.
    Paule

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